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Gaza, cessez le massacre !
Israël doit respecter le droit international
En ce mois de janvier, des centaines de milliers de manifestants disent leur horreur des massacres qui se répètent en Palestine. Un blocus inhumain a poussé la population de la Bande de Gaza à la limite de la survie. Les bombardements de l’armée israélienne font des centaines de morts et des milliers de blessés.

Un nationalisme
Au XIXe siècle, partout, et notamment en Europe, les nationalités triomphent. Des intelligentsias poussées par le désir d’émancipation des peuples et les intérêts des bourgeoisies, construisent (ou confortent) des ensembles sociaux spécifiques qui se définissent comme nations et exigent leur propre état. Souvent ces constructions idéologiques reposent sur des cohérences réelles ou supposées, culturelles, linguistiques, territoriales, religieuses.
La construction idéologique d’un peuple juif date de cette époque. Le mouvement sioniste est fondé. Cette construction a deux caractéristiques spécifiques : elle se construit sur une référence religieuse bien qu’elle ne soit pas un projet religieux et ne peut se référer à un espace géographique (une terre) particulière.
En 1947, les grandes puissances et l’ONU, traumatisées par les horreurs indicibles de la Shoah, mais non sans réticences, valident la création d’un état juif en Palestine, aux côtés d’un état palestinien. Mais si le peuple juif est « un peuple sans terre », la Palestine n’est pas, contrairement à ce que prétendent les sionistes, « une terre sans peuple ».

Expansion coloniale
Le peuple palestinien est alors impitoyablement chassé de ses terres. Les résistances et révoltes, les guerres locales et régionales qui s’en suivent voient la victoire de l’Etat d’Israël. La politique israélienne d’expansion coloniale, d’annexion des terres et des ressources palestiniennes s’appuie sur une stratégie de guerre permanente.
Dans cette logique, depuis 60 ans, le projet colonial de « Grand Israël » se poursuit, au mépris des résolutions internationales et du respect des droits des peuples. Où est le respect de la résolution 181 de l’ONU qui en 1947 prévoyait la création de deux états ? Où est le respect de la résolution 242 de 1967 qui demandait à Israël de se retirer des territoires occupés ? Où sont les accords d’Oslo qui devaient permettre la création de l’Etat palestinien en 2000 et de régler notamment la question de Jérusalem et celle des réfugiés palestiniens ? Où est le respect de l’arrêt de 2004 de la cour Internationale de Justice demandant le démantèlement du « mur de sécurité » ?
C’est l’existence même du peuple palestinien qui est menacée. Aucun peuple ne pourrait, sans réagir et résister, supporter cette stratégie d’écrasement et d’humiliation. Ce n’est pas l’aide humanitaire que demandent les palestiniens. Ce qu’ils veulent c’est la dignité, la liberté, des frontières ouvertes et sûres.

Arrêter le massacre !
Dans la guerre actuelle, les responsabilités israéliennes, mais aussi celles des USA et du Quartet pour le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, Union Européenne, Nations-Unies) sont écrasantes. Les crimes de guerre israéliens sont rendus possibles par le soutien des grandes puissances, Etat-Unis en tête qui ne cessent d’octroyer aide financière, diplomatique et militaire à l’Etat d’Israël. L’Union européenne est particulièrement en cause. Elle a souscrit au blocus de la bande de Gaza tout en « rehaussant » récemment le partenariat avec Israël malgré la position du Parlement européen. A coup sûr, elle savait que sur un tel chemin il n’y aurait aucun accord global de paix fin 2008.
Toute violence contre des civils, qu’il s’agisse de roquettes ou de bombes est une violation des conventions de Genève. Mais on ne peut renvoyer dos à dos la résistance palestinienne et une puissante armée d’occupation surarmée qui n’hésite pas à utiliser des bombes au phospore et des bombes (américaines) à l’uranium enrichi. Le décompte macabre est sans appel : une dizaine de morts israéliens, soldats et civils, plus de 900 morts et des milliers de blessés palestiniens à Gaza. On ne peut condamner la reprise des tirs de roquettes et en même temps ne pas condamner la folle stratégie israélienne qui les provoque. Les dirigeants israéliens ont souhaité cette reprise pour mettre en œuvre leur opération militaire baptisée « plomb durci ». Cette opération devait atteindre son paroxysme à la veille des élections législatives israéliennes et avant le changement de présidence aux Etats-Unis. C’est fait !
La sécurité d’Israël, l’élimination du Hamas comme force militaire et politique ne sont que des prétextes parmi d’autres. S’il faut refuser l’orientation fondamentaliste et la politique du Hamas, il faut souligner que les premiers responsables du désespoir palestinien, Israël et les grandes puissances, sont aussi les premiers responsables du contrôle qu’exerce le Hamas sur la bande de Gaza. Il appartiendra au peuple palestinien rétabli dans ses droits de lui enlever ou de lui confirmerr les pouvoirs qu’il lui a confiés.
L’impunité dont bénéficie Israël depuis 40 ans est en fait une « prime » à la guerre et aux souffrances endurées par tous les peuples du Proche-Orient. Cette politique qui mène au chaos n’a que trop duré.

Pour la paix !
Il ne pourra y avoir de résolution globale du conflit, de paix durable et de prospérité pour tous les peuples de la région que dans le respect du droit international et dans le rétablissement du peuple palestinien dans ses droits légitimes et inaliénables. Le Conseil de sécurité, les grandes puissances doivent s’engager sur une voie responsable qui arrête la guerre et permette la paix. C’est son rôle fondamental. Il doit, en urgence, décider de l’envoi d’une force internationale pour s’interposer entre les belligérants. Ensuite, il devra faire appliquer, avec sanctions en cas de refus, les résolutions votées. Il est le garant de leur application effective.

Augustin Grosdoy
 

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