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Grève de la faim à Saint Nazaire
A Saint Nazaire, le dimanche 30 mars, trois travailleurs grecs en sont à leur 17e jour de grève de la faim dans un silence des médias (hors locaux) assez total. Les Chantiers navals , maintenant « Aker Yards » sous-traitent (entre autres) à une entreprise allemande « Frees" qui elle même sous-traite à une autre entreprise allemande « Elbe ».
Cette dernière a employé des grecs dont Nicos, Boris et Leonidas qui ont travaillé sans que jamais ne leur soit fourni un contrat de travail malgré leur demande. Au final, le premier mois, la somme convenue n’a pas été versée, le deuxième mois, ils ont demandé le reste. C’est alors qu’ils ont été « licenciés » (sans courrier), avec menace de mort envers l’un d’entre eux.
Ils n’avaient pas assez d’argent pour manger et ont , tant qu’à faire, décidé d’entamer une grève de la faim, soutenu par l’USM-CGT (organisation CGT pour les intérimaires). Ils l’ont commencée à la mairie le 14 mars. Vu la journée électorale du dimanche, le maire les a incités à faire leur grève ailleurs (maison des sports, excentré où ils étaient « invisibles »). Ils sont revenus à la mairie le lundi 17 mars. Depuis une équipe s’est mis en place pour les soutenir, avec le MRAP, ATTAC, militants divers... Mais la mobilisation est difficile : rassemblement appelé par la CGT devant la sous-préfecture à 17h30, jeudi 20 mars, de 150 personnes !
Ces travailleurs ne parlent ni français, ni anglais, et nous pas grec ! les échanges se font donc par l’intermédiaire d’un interprète, grec, ancien chef d’entreprise pour les chantiers. 
Ils ont travaillé des 50 h par semaine, un d’entre eux, uniquement la nuit. Ils ont estimé que l’entreprise leur doit 8000 € chacun, plus le billet d’avion pour rentrer. L’entreprise, aux derniers propositions, après huit jours de grève de la faim, leur propose 2200 € comprenant le billet d’avion !
Le droit du travail a été bafoué : pas de contrat de travail, refus de payer les heures supplémentaires et de nuit. Difficulté de connaître leurs droits vu la méconnaissance du français (cas de beaucoup de salariés aux Chantiers). 
A cette occasion, on apprend que les niveaux de sous-traitance aux chantiers vont jusqu’à sept niveaux facilement, et que le droit syndical est difficile à faire respecter, sans compter le droit du travail… français !
Marie-Elisabeth Allaire
 

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