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Europe : quel combat ?

Le résultat du récent référendum en Irlande est présenté soit comme une catastrophe, par les défenseurs du traité de Lisbonne, souvent nostalgiques de feu le TCE, soit comme une victoire de la démocratie par les hérauts de l’ex-peuple du « non ».
Même si je me sens un peu plus proche des premiers, je ne partage au fond l’analyse ni des uns, ni des autres. Le vote des Irlandais n’est ni une catastrophe, ni une victoire, c’est un symptôme.

La construction européenne est la seule solution possible aux immenses catastrophes qu’ont été les deux guerres mondiales. L’Europe, continent riche et surpeuplé, offre les ressources suffisantes à l’éclosion de pouvoirs capables de créer d’immenses dégats pour la satisfaction d’intérêts égoïstes. Seul le désarmement de tous ces cupides possibles peut offrir une chance de ne pas replonger. Les drames générés par l’effondrement de la Yougoslavie ou de l’Union soviétique montrent à quel point la dégradation peut être rapide.

L’intégration la plus importante possible des nations européennes issues du XIXe siècle offre seule une perspective d’avenir. Ce n’est qu’à cette échelle que doit se mener et peut se gagner l’indispensable combat contre les régressions sociales, démocratiques et écologiques en cours.
Se battre aujourd’hui aux seuls échelons nationaux n’est plus pertinent.
En ce sens, l’échec de la Communauté européenne de Défense en France en 1954, sous les coups des nationalistes de droite et de gauche, fut un recul regrettable. Le Traité de Maastricht, malgré tous ses défaut, était un pas en avant. Les programmes d’échange d’étudiants sont porteurs d’espoirs, de connaissance mutuelle et de solidarité.

Les divers rejets de l’intégration européenne et l’accroissement incontrôlé du nombre de membres de l’Union, sont la porte ouverte à un libre-échange qui ne peut que mal finir, laissant les peuples isolés face aux impérialismes. Ne nous faisons pas d’illusions : les capitalistes ne souhaitent pas plus d’Europe, qui ne pourraient qu’empiéter sur leurs bénéfices, mais au contraire une Europe faible qui leur donne des occasions de vendre des canons. Nous le voyons en France, en Italie... où les politiques du pire et du conflit poussent en fait à la faillite de l’Europe quels que soient les discours.

Le combat que nous avons à mener est au contraire celui pour une sortie par le haut de la crise actuelle.
Bon nombres des clivages actuels sur la question européenne sont artificiels. La vraie divergence, la plus profonde, est entre les tenants d’une Europe intégrée, fédérale et démocratique, et les nationalistes et les militaristes. L’Europe est la solution, pas le problème. C’est ce combat là que nous devons mener dans les mois qui viennent, et non nous étriper dans des conflits irréels sur des problématiques fabriqués par nos ennemis.

Simon Imbert-Vier
 

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