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Pour sauver la planète, sortez du capitalisme
Avec ce livre court [1], destiné à un large public, H. Kempf offre un outil intéressant pour poser en termes radicaux la question de la réponse écologiste aux crises actuelles.

Dans un style journalistique, il multiplie les exemples, pris sur toute la planète, pour balayer l’évolution récente du capitalisme, avec l’explosion de la productivité, la financiarisation et la marchandisation généralisée. Il dresse le tableau (très sombre) de la crise environnementale dans toutes ses dimensions (avec une attention légitime pour la biodiversité). Le réquisitoire est violent : corruption au cœur du système, individualisme comme méthode pour diviser et explosion des inégalités comme conséquence.

L’auteur insiste sur les aspects psychologiques et culturels induits par la « rivalité mimétique » : dans la société du paraître, les riches surconsomment avec ostentation, fixant une norme de gaspillage copiée par les classes moyennes. Il met en garde contre la capacité d’adaptation du capitalisme et démonte le concept de « croissance verte ». Il dénonce le discours rendant l’individu responsable de tout et prône le retour au politique.

N’acceptant que le qualificatif d’« écologiste » pour lui-même, il part de la nécessité vitale de répondre à la crise environnementale pour arriver à la justice sociale comme nécessité. Pour diminuer l’empreinte écologique de l’humanité, baisser très fortement la part des riches apparaît comme la seule voie praticable.

L’appareil conceptuel de Kempf (capitalisme, oligarchie, marché…) prête certainement à des débats ; de même que quelques considérations morales (ou moralisatrices) de son livre. Les propositions concrètes demanderaient sans doute plus de développements que le simple axe « coopération ou despotisme ». Retenons tout de même le revenu maximal admissible ! Mais, outre le fait qu’il pose le débat pour penser ensemble les solutions, sa férocité joyeuse a le grand mérite de bousculer la novlangue environnementalement correcte.

Thomas Giry

[1Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, Hervé Kempf, Seuil (collection L’histoire immédiate), janvier 2009, 155 p., 14 €

 

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